Yamoussoukro : voyage au cœur de « villages modèles » d’inspiration sud coréenne

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(Guinéeco.info)-Le 4 mai 2018, en début de matinée, à Abidjan, une équipe multimédia de journalistes venus de 11 pays d’Afrique, de la Corée du Sud et des Etats-Unis d’Amérique, sur invitation du département Communication de la Banque africaine de développement s’ébranle, à bord d’un bus, pour Yamoussoukro, la capitale politique ivoirienne. Objectif : aller s’enquérir des résultats du projet Saemaul Undong (village modèle, en français), cofinancé par la Corée du Sud, le Gouvernement ivoirien et la BAD.  

Au bout de trois heures de parcours de l’autoroute reliant les deux capitales économique et politique ivoiriennes, nous voilà au centre ville de Yamoussoukro, plus précisément à la Préfecture. D’abord pour une visite de courtoise chez le maitre des lieux, M. Brou Kouamé, Préfet du Département de Yamoussoukro. Puis pour une séance d’information autour du Saemaul Undong, un projet novateur, non seulement basé sur l’économie, mais aussi sur la conviction que tout est possible à la seule condition de le vouloir.

Du voyage d’imprégnation au choix des villages bénéficiaires

Koffi Kouakou Martin, le Directeur régional du Ministère de l’Agriculture et du Développement rural, en charge de la région du Bélier, explique avoir préalablement bénéficié d’un voyage d’imprégnation du Saemaul Undong pendant un mois en Corée du Sud avec certains de ses collègues ivoiriens, ainsi que des fonctionnaires maliens, burkinabé, nigériens, haïtiens et égyptiens, à l’effet de s’inspirer de ce modèle qui a été le moteur du développement économique de la Corée dans les années 70.

De retour au pays, deux villages ivoiriens sur six présélectionnés ont été retenus sur la base de l’accessibilité, le niveau de volonté des populations locales à avancer, entre autres, pour abriter le projet. Il s’agit du village de Zatta, qui avait déjà bénéficié d’infrastructures sous le régime de feu Houphoët Boigny, le père de nation ivoirienne et celui de Ngbekro, tout au contraire.

A Zatta, le projet a permis de réaliser en deux ans (2014 et 2017) un foyer de la jeunesse, un marché, une école maternelle de trois classes, une école primaire de trois classes également et de favoriser des activités génératrices de revenues. Le projet Saemaul Undong  a aidé le village de Ngbekro de se doter d’un micro barrage hydro-agricole, d’une école primaire, d’un centre de santé et de mener des activités génératrices de revenus.

Ici et là, l’on aura procédé à la réalisation d’un diagnostic approfondi pour identifier les priorités des villages concernés avec l’aide d’un consultant mis à la disposition des communautés. Aussi, un comité Saemaul Undong dont le rôle est de mobiliser les villageois pour mener à bien les actions a été créé à Zatta et Ngbekro.

« Au cours de cette mission, nous pourrons pas visiter toutes les réalisations du projet », prévient Dr Miaman Koné,  Directeur des Etudes et de la Consultance de l’ANADER, qui fait remarquer que toutes infrastructures de ce projet ont été réalisées par une main d’œuvre locale. Il souligne par ailleurs l’étroite collaboration entre le projet et les structures étatiques. C’est ainsi que l’Etat a fourni des équipements et du personnel des écoles et centre de santé réalisés.

Kouassi Konan, au nom du Directeur régional de l’Education de Yamoussoukro s’est réjoui de la construction des écoles primaires et de la maternelle dans sa juridiction. Mais pas seulement. Pour lui, la petite enfance, c’est le début de la vie de ceux qui sont appelés à faire vivre le pays à l’avenir. D’où ses remerciements tous azimuts, à l’endroit notamment des gouvernements coréen et ivoirien et la Banque africaine de développement.

 Les leçons et les perspectives

Pour la BAD, le succès durable du projet « villages modèles Saemaul Undong », trois ans après leur achèvement, témoigne de la durabilité de son approche, de ses résultats et de ses impacts à long terme. “Le projet a continué à améliorer la distribution équitable des revenus, la production agricole ainsi que l’environnement et l’infrastructure locale en utilisant une approche participative basée sur la communauté”, souligne Olivia Ndong, du service de communication de la Banque.

La principale leçon apprise, explique-t-elle, est que le changement de mentalité des acteurs, basé sur la philosophie Saemaul Undong, notamment « la Diligence, l’entraide et la collaboration » est gravé en permanence dans l’approche des villageois pour améliorer la qualité de leur niveau de vie. Les autres leçons ont trait à la nécessité de la formation continue pour assurer l’entretien des installations et des infrastructures construites et la consolidation des acquis.

La BAD s’active à déployer le projet à travers le continent en partenariat avec la Fondation Saemaul Undong Global, sur la base d’un pays à la fois. Sur une échelle plus large et plus stratégique, la Banque a déployé des zones de transformation des cultures de base dans plusieurs pays et celles-ci sont soutenues par des villages modèles Saemaul Undong. L’objectif étant de soutenir la production alimentaire à grande échelle; créer des opportunités de revenus et d’emploi dans les zones rurales; contribuer à réduire le coût de la nourriture; permettre la constitution de stocks importants de produits alimentaires à partir desquels l’exportation devient possible; et permettre la compétitivité et le respect des normes internationales essentielles pour permettre la participation aux chaînes de valeur mondiales.

A suivre…

Bachir Sylla, envoyé spécial

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