(Guineeco.info)-Depuis le 02 mars 2018, la structure Welcome to Conakry a initié une série d’activités de sensibilisation appelée « Ose ta Guinée », qui se tiennent tous les week-ends. Hier vendredi 23 mars 2018, elle a organisée à la maison de jeunes de Nongo, dans la commune de Ratoma, une conférence sur le thème : « A partir de rien comment j’ai réussie à monter ma structure en Guinée ».
Welcome to Conakry bénéficie la confiance de l’Organisation Internationale pour les migrations (OIM). Son projet est financé par l’Union Européenne à travers le fonds fiduciaire. Après les communes de Kaloum, Dixinn, Matam, la commune de Ratoma constitue l’avant dernière étape.
Tous les vendredis, les responsables de cette structure animent des conférences, des formations, des concours de slam (art oratoire). Les samedis ils organisent des matchs de football et des projections de films documentaires au niveau grands carrefours de la capitale pour, disent-ils, toucher les jeunes, leur principale cible.
Ici et là, le conférencier est revenu sur son parcours scolaire et universitaire avant de parler de sa réussite dans la création de son entreprise. M. Bailo a encouragé les jeunes de se lancer dans l’entreprenariat informel, de croire en leur capacité et d’entreprendre à petite échelle. Pour lui promouvoir l’entreprenariat est une manière d’occuper les jeunes et de surcroits maintenir la stabilité.
« Il faut que, nous les jeunes, qui sont à la fois la cause et la victime de l’immigration clandestine, acceptions de nous remettre en question, de nous former et prendre le bon chemin. Mais il faut les gouvernants nous encouragent en luttant contre l’impunité et la corruption», estime le Président de l’ONG Destin en Main.
Le bilan mi-parcours et l’ambition de Welcome to Conakry :
« Il nous reste un week-end de sensibilisation. Nous avons réussi, durant toute notre campagne, à drainer beaucoup de monde. On a réussi, en fait, à redonner de l’espoir et la motivation aux jeunes, mais surtout à pouvoir leur donner les noms des structures qui peuvent les aider et les orienter. Nous avons réussi à faire une véritable campagne de communication sur les opportunités qu’on peut avoir en Guinée», se félicite Aissa Diaby directrice de Welcome to Conakry
« Notre ambition plus tard, ajoute-elle, c’est ouvrir des espaces cookings pour pouvoir aider les jeunes qui n’ont pu aller au bout de leurs études à trouver un travail via l’entreprenariat.»
Mais dans le feu de l’action, un jeune retourné d’Algérie a expliqué au public ce qui l’a motivé à quitter la Guinée. « Sincèrement, moi je n’ai plus envie de vivre ici. Je préfère mourir dans la méditerranée que de vivre en Guinée, par ce que je ne n’ai plus d’espoir ici». Youssouf Benn Barry (Oscar), auteur de la bande dessiner intitulée « Du rêve au cauchemar ! » soutient que, parfois, même ceux qui sont sensés gérer les jeunes en Guinée sont eux-mêmes mal gérés.
Pour sa part, l’ambassadeur d’Allemagne en Guinée affirme que la question d’immigration clandestine illégale touche beaucoup de monde et interpelle tout le monde. Il constate qu’il y a des jeunes qui acceptent de rester et travailler en Guinée, qui savent que la vraie réussite c’est en Guinée. Il faut les encourager, dit-il. Selon lui, le phénomène de l’immigration clandestine persiste parce qu’on ne fait pas assez pour orienter les jeunes. SE Matthias Veltin en appelle à la responsabilité des parents qui continuent de croire aux promesses trafiquants qui les font penser qu’avec 10 millions ils peuvent les aider à atteindre l’Europe, alors c’est qui n’est pas vrai.
« Les parents doivent être conscients du fait qu’ils envoient leurs enfants en enfer sur le chemin de la méditerranée, mais pas au paradis en Europe. On a besoin des jeunes pour développer la Guinée. Je reste optimiste, bien sûr, parce que l’avenir de ce pays c’est la jeunesse, ce sont les jeunes. Un changement de la mentalité et de la perception est nécessaire», estime le diplomate Allemand.
Mamoudou Boulléré Diallo
