Violences politiques : L’éternelle fuite en avant pour l’indemnisation des victimes
(Guineeco.info)-Le volet indemnisation de victimes des pillages lors des récents processus électoraux continue d’agiter la classe politique guinéenne en dépit de l’accord global signé le 12 octobre dernier entre les parties prenantes du dialogue inter-guinéen.
Alors qu’il constituait un des points de discorde entre les négociateurs de l’opposition et ceux de la mouvance présidentielle autour de la table, ce volet continue de hanter certains acteurs. Parmi eux, figure en bonne place, Sidya Touré, président de l’Union des forces républicaines (UFR), par ailleurs Haut représentant du chef de l’Etat. S’insurgeant contre ce qu’il a appelé « indemnisation partielle », le leader de l’UFR souhaite qu’on élargisse l’éventail en dédommageant toutes les victimes avérées de violences politiques depuis 1985 (année du coup d’Etat manqué du colonel Diarra Traoré).
‘’Les accords n’ont jamais régler complètement le problème. Quand il s’agit notamment des choses institutionnelles qui sont liées à la loi, à la Constitution. Cela se règle à l’Assemblée nationale », a indiqué l’ancien premier ministre, ce vendredi 21 octobre, sur les ondes d’une radio privée émettant à Conakry.
Sidya Touré précise que les parties au dialogue étaient toutes unanimes sur la nécessité d’indemniser les victimes de violences politiques en Guinée. Toutefois, il estime qu’il faut trouver un moyen approprié pour indemniser « ceux qui, dans ce pays là, ont subi des dégâts par la faute des politiques».
Citant des noms de présumées victimes qu’il dit avoir connues en Guinée et à l’étranger, M. Touré exige l’équité. «J’aimerais que le Goha (Groupe organisé des hommes d’affaires, Ndlr) puisse prendre en compte également ces gens-là. Et qu’on sache que ce n’est une partie des commerçants, mais tous les commerçants, à partir de la fin de la Révolution, qu’il faut indemniser, pour que vraiment la quiétude s’étende à tous», suggère le Haut représentant du chef de l’Etat.
Le GOHA avait d’ailleurs évalué, on ne sait sur quelle base, la valeur des dommages subis par les commerçants à quelque 444 milliards de francs guinéens.
Faut-il rappeler que 48 heures plus tôt le bureau exécutif de l’Union des radios et télévisions libres de Guinée (Urtelgui) était monté au créneau pour fustiger l’omission dans l’accord incriminé du cas des médias et autres journalistes ayant subi des dommages lors des différentes manifestations politiques en Guinée.
Ce qui laisse penser que, dans cette affaire d’indemnisation, une certaine odeur de fuite en avant qui ne dit pas son nom, commence à se répandre dans la cité.
Salim Diallo