Sangarédi : échos des violentes manifs contre les coupures d’eau et d’électricité  

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(Guineeco.info)-Après les manifestations récentes à Boké-ville et dans les sous-préfectures de Kamsar et de Kolaboui, la cité minière de Sangarédi a été secouée, la semaine dernière, par un violent mouvement de colère des populations locales qui protestent contre les coupures d’eau et d’électricité.

Le jeudi 08 novembre 2017, en effet, de nombreux jeunes sont descendus dans les rues de Sangarédi pour exprimer leurs désarrois par rapport aux difficiles conditions de vie qu’ils mènent. Les manifestations qui se sont poursuivies les jours suivants ont provoqué d’importants dégâts matériels. Les vandales s’en sont pris à des biens publics et privés qu’ils ont détruits en totalité ou en partie.

Selon de témoignages, les postes de police et de gendarme et même l’hôpital de la localité ont été pour cibles. Face à l’ampleur des casses, notamment de véhicules et de boutiques, les forces de sécurité ont dû sévir et procéder à des arrestations. Le samedi dernier, des femmes toutes vêtues de rouge ont manifesté dans la ville pour exiger à la fois le retour du courant et l’eau dans les foyers et la libération sans condition de la vingtaine de jeunes arrêtés et déférés à Boké à cause des manifs en cours.

Joint au téléphone par la rédaction de Guinéeco.info, Fara Nestor Léno, le président de la jeunesse de Sangarédi et responsable de la Croix-Rouge dans cette localité, témoigne : « la nuit du jeudi, à partir de 20 heures, il y’a un mouvement infernal de jeunes qui s’est déclenché au niveau de la barrière, à la sortie de Sangarédi vers Boké. Des jeunes qui réclament le retour du courant et l’eau que nous n’avons pas eus depuis quatre jours dans nos quartiers ».

Selon lui, ce mouvement a été particulièrement violent, parce que pendant la nuit des manifestants ont brulé la police, la gendarmerie et gâté les engins trouvés sur les lieux, avant d’aller à l’hôpital où ils ont brulé également un véhicule et un restaurent de la Compagnie de bauxite de Guinée (CBG).  Cette casse, explique M. Léno, a continué jusqu’à l’arrivée des renforts sollicités par les services de sécurité, aux environs de 1 heure du matin. C’est alors  que les tirs de sommation ont commencé et permis de dissuader les casseurs.

 De quoi ramener un calme précaire dans cette ville qui abrite une quinzaines de sociétés minières, dont la plus ancienne est la CBG. Les cités abritant les logements de travailleurs de ces sociétés sont souvent alimentées en eau et en électricité, pendant que les quartiers périphériques en sont privés. Ce qui amène souvent les jeunes des cités à croiser le fer avec ceux de la haute banlieue, comme ça a été le cas cette fois-ci.

« Il y a une forte opposition entre les jeunes de la Cité (contre-manifestants) qui ont égrisé un barrage au niveau de Zaïre et ceux de Thiankounaye quartier située en banlieue», révèle le président de la jeunesse de Sangarédi. « Ce samedi, à 16 heures, ce sont les femmes sorties de tous les quartiers qui se sont mises aussi en rouge réclamant la libération de tous les détenus et la fourniture de l’eau et du courant électrique. Elles se sont heurtées à une intervention des forces de sécurité », explique par ailleurs M. Léno.

Evoquant les négociations en cours, le président de la jeunesse de Boké affirme que la démarche des sages de la localité se heurte à l’intransigeance des jeunes qui conditionnent l’arrêt de leur mouvement à la libération de leurs camarades arrêtés et à la fourniture régulière d’eau et d’électricité dans leurs quartiers.

Mamoudou Boulléré Diallo

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