Procès en diffamation: une première victoire pour la journaliste Moussa Yéro Bah ?

0

(Guineeco.info) : La Cour correctionnelle du Tribunal de Première instance de Dixinn s’est momentanément dessaisie du procès en diffamation contre la journaliste et activiste des droits de la femme Moussa Yéro Bah, accédant ainsi à la demande des avocats de la mise en cause. Le juge Thierno Souleymane Barry a suspendu le procès qui a été ouvert le 4 octobre 2018 devant sa juridiction en attendant que la Cour constitutionnelle puisse statuer sur l’exception d’inconstitutionnalité soulevée par la défense.

 Au sortir de la salle d’audience, les avocats de deux parties se sont confiés aux journalistes présents.  Me Salifou Béavogui, l’avocat de Moussa Yéro Bah, poursuivi pour diffamation par M. Mamadou Oury Baldé qui a accusé d’avoir violé et emprisonné sa fille adoptive Diaraye pendant qu’elle était en grossesse, s’est dit satisfait de la décision du tribunal de Dixinn. Par contre, Me Pépé Antoine Lamah, de la partie civile,  a dénoncé une manière dilatoire de retarder la procédure en cours. Il dit cependant garder espoir que les choses vont se démêler.

Le jeudi 4 octobre dernier, les avocats de la journaliste avaient soulevé une exception d’inconstitutionnalité.  La requête a été jugée recevable par le juge Thierno Souleymane Barry. « Le tribunal a compris que l’exception que nous avons soulevée d’inconstitutionnalité de la loi échappe à son contrôle. La question qui est posée, il ne peut la répondre. Il ne peut que renvoyer à la cour constitutionnelle vers laquelle nous allons tourner nos efforts », indique Maitre Béa, qui affirme avoir des arguments solides pour tirer sa cliente de cette affaire.

Le camp d’en face soupçonne la défense d’adopter une stratégie qui consiste à échapper à la justice.  « Nous prenons acte de la décision qui vient d’être rendue par le tribunal de première instance de Dixinn. Nous la respectons. Nous nous plierons à la position que la cour constitutionnelle va dégager relativement à la question qui lui sera soumise », déclare Me Pépé Antoine Lamah, avocat du plaignant.

Il assure que l’animatrice de l’émission des « grandes gueules » de la radio espace fm ne dispose aucune preuve contre son client. « Je suis convaincu, encore une fois, que Moussa Yéro Bah ne sera pas en mesure d’apporter la preuve des faits qu’elle a imputés à mon client. Et le tribunal tirera au moment venu les conséquences en lui attribuant la peine appropriée au comportement délictueux qui la triballe ici à ce prétoire », jure Maire Pépé Antoine Lamah.

En attendant la réaction de la Cour constitutionnelle, l’affaire a été renvoyée au jeudi 30 octobre prochain.

Mamoudou Boulléré Diallo

Leave A Reply

Your email address will not be published.