Parlement guinéen : vive polémique autour de la militarisation des quartiers chauds de Conakry

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(Guineeco.info)-La militarisation de l’axe allant de Hamdallaye à Kagbélen, en passant par Bambéto, Cosa, Wanindara et Sonfonia, dans la haute banlieue de Conakry, suscite une vive polémique en Guinée. Hier mercredi, 21 novembre 2018, le sujet s’est invité à la plénière du parlement guinéen à l’occasion de l’adoption du volet recettes de la loi des finances initiale 2019.

Les hostilités sont parties des députés du groupe parlementaire « les libéraux-démocrates » qui se sont dits farouchement opposés à la mesure gouvernementale relative à l’installation de postes avancés (PA) composés de policiers, de gendarmes et de militaires le long de la route Le Prince. .

« La militarisation des quartiers favorables à l’opposition républicaine est aujourd’hui pour nous une source d’inquiétude. Notre groupe parlementaire dénonce cette illégalité et condamne vigoureusement cette nouvelle forme de persécution  morale et physique infligée à cette brave population», a déclaré Dr Fodé Oussou Fofana, président de ce groupe parlementaire.  Pour cet opposant, la constitution guinéenne en ses articles 90 et 91 définit  le cadre des interventions de l’armée. Mais, selon lui, la situation du pays n’a pas encore atteint ce niveau.

Cette sortie vigoureuse de Dr Fodé Oussou a irrité ses collègues de la mouvance présidentielle au Parlement. «Les manifestations sont reconnues à tout citoyens ou à tout groupe de citoyens. Mais, est aussi donné constitutionnellement à tout Guinéen de circuler librement, d’avoir une opinion différente» rétorque, Amadou Damaro Camara, président du groupe parlementaire RPG-Arc-En-Ciel.

« Je préfère aussi  marcher entre les colonnes de bérets-rouges que de risquer ma vie sur une route occupée par des citoyens, mais qui m’attaquent. Nous n’avons pas peur de le dire, ceux qui pensent que les bandits sont leurs militants doivent en assumer leur responsabilité », argue le chef de la majorité parlementaire connu pour ses discours musclés.

Comme on le sait, dans un Etat de droit et en temps de paix, l’armée n’a aucun pouvoir  sur les populations civiles. En matière d’exercice de la police, la liberté est la règle et la restriction de police l’exception.   Le maintien d’ordre est dévolu à la police et à la gendarmerie.

Mamoudou Boulléré Diallo.

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