La Banque mondiale publie un rapport peu reluisant sur l’économie africaine

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(Guineeco.info)-L a Banque mondiale a lancé hier lundi 08 avril, à Washington, la 19 édition d’Africa Pulse, son rapport semestriel consacré à l’évolution économique du continent africain. Présentée au cours d’une vidéo conférence animée par Albert Zeufack, économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique et M. Gérard Kambou, économiste principal de la Banque mondiale pour l’Afrique, cette édition fait état de la fragilité de l’économie africaine dont la croissance est décevante par rapport aux prévisions d’octobre 2018.

Selon les auteurs de ce rapport, cette croissance décevante est due à des facteurs exogènes au nombre desquels figurent l’impact des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, et celui de la volatilité des prix des matières premières sur le marché international. Mais pour eux, c’est surtout l’impact des facteurs endogènes qui minent la plupart des économies nationales en Afrique Subsaharienne. A ce niveau, l’on évoque l’instabilité macro-économique, l’incertitude du cadre réglementaire et la fragilité des pays.

Projections de croissance

Pour 2019, la Banque mondiale projette une croissance de 2, 8 % en Afrique Subsaharienne ; ce qui est en dessous des 3,5 % projetés dans la 18 édition d’Africa Pulse en octobre dernier. Une situation qui s’explique en partie par les difficultés que rencontrent certains pays phares sur le continent. C’est le cas de l’Angola, actuellement en récession. Depuis 2015 déjà, la croissance africaine n’a pas atteint le seuil de 3% de croissance.

Ceci n’est pas de nature à sortir l’Afrique de la fragilité. « Pourtant plus de la moitié des pays fragiles dans le monde sont africains », déplore l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique. Selon lui, 2/3 des pays fragiles n’ont pas que de problèmes économiques. Ils voient souvent leur tissu social détruit et le contrat social qui lie l’Etat aux citoyens rompu.

Des bonnes nouvelles malgré tout

Les auteurs de la nouvelle édition d’Africa Pulse ont démontré que les pays peuvent pourtant échapper à la fragilité. Le Rwanda et l’Ethiopie sont cités comme de bons exemples pouvant inspirer bien d’autres sur le continent. Il leur suffira juste d’améliorer leurs cadres réglementaires, leurs politiques économiques, renforcer leurs institutions et doter leurs gouvernements des capacités à mieux servir leurs populations.

La digitalisation : une panacée

La 19e édition d’Africa Pulse fait la part belle à la digitalisation, considérée comme une panacée pour les économies du continent noir. Les auteurs de l’étude estiment qu’il y a quatre domaines dans lesquels les pays doivent investir à tout prix. Il faudrait investir dans les infrastructures digitales de façon à résorber le faible taux d’accès à Internet, investir dans les compétences digitales dès l’école primaire, mettre en place des plateformes digitales, améliorer le cadre réglementaire et instaurer la compétition pour un meilleur accès aux services digitaux sur le continent.

Sortir de l’illusion !

Pour l’économiste en chef de la Banque mondiale pour l’Afrique, les Africains ne doivent s’attendre à un Plan Marshall pour le développement de leur continent. Il estime que c’est dangereux de croire que quelqu’un viendrait de l’extérieur, avec une baguette magique, pour aider les pays africains à se développer. Pour lui, on devrait plutôt se soucier de la mise en place d’institutions fortes à même de sortir les pays africains de la fragilité.

Bachir Sylla

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