Journée des migrants en Guinée: entre témoignages saisissants et engagements forts
(Guinéeco.info)-La journée internationale des migrants a été célébrée hier lundi, 18 décembre, un peu partout à travers le monde. En Guinée, une cérémonie solennelle a été organisée au Palais du peuple, à Conakry. Alors que le thème décrété par les Nations-Unies s’intitule « Une migration sans danger dans un monde qui bouge », au pays d’Alpha Condé le thème porte sur : « la Guinée mon avenir, non à la migration irrégulière !»

Membres du gouvernement, représentants d’institutions internationales accréditées en Guinée, de corps diplomatiques et consulaires, des leaders politiques, de la société civile, des artistes et des migrants retournés volontaires par le biais de l’Organisation internationale des migrations (OIM) se sont, à cette occasion, relayés podium pour des témoignages ou prendre des engagements.
« Durant mon temps migratoire passé en Libye nous n’avions pas de quoi manger ni a boire. Pendant des mois nous avions travaillé sans être payés. Moi personnellement, j’ai travaillé trois sans salaire. Nous avons connu des humiliations comme au moyen âge. Franchement, je n’aimerais pas revivre cette douloureuse expérience. Je suis libre aujourd’hui certes, mais ma pensée va à l’endroit des mes frères et sœurs qui continuent de subir au Maghreb », témoigne Adama Doumbouya, un rapatrié de Libye.
Engagements forts
« L’Union Européenne et ses Etats membres vont agir, entre autres à travers le Fond Fiduciaire d’Urgence en faveur de la stabilité et de la lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière. Pour la Guinée, un montant de 5 ,4 millions d’euros, soit plus de 50 milliards de Francs Guinéens a déjà permis d’assister au retour volontaire de près de 3 000 Guinéens depuis l’Afrique du Nord et les pays sahéliens », a indiqué le chef de la délégation de l’Union européenne en Guinée, Gerardus Gielen, tout en invitant à cette occasion les jeunes à rester sur place pour se contribuer au développement de leur pays.
« Je suis né aux Pays-Bas dans une famille de petits agriculteurs. Pour aider mes parents, j’ai participé aux travaux champêtres, aux récoltes, à l’entretient de la ferme et je partais vendre des œufs aux passants dans le canal non loin de chez nous. J’ai commencé tout petit. Je me suis fais de l’expérience en travaillant dans mon propre pays avant d’explorer l’Afrique», confie le diplomate européen.
Selon l’OIM, la Guinée occupe la 2ème place dans le classement mondial qu’elle a établie, avec près de 10 mille migrants arrivés en Libye pour l’Italie. «En Libye cette année, nous avons enregistré 432 514 migrants dont 11% sont des femmes et 9% des mineurs des migrants. Parmi eux, 4567 guinéens attendent d’être rapatriés, mis à part ceux qui sont déjà rentrés. Nous avons assisté 1820 migrants. On prévoit de rapatrier dans les jours à venir en Guinée plus de 4 mille personnes », révèle Mme N’Diaye Fatou Diallo, la Représentante de l’OIM en Guinée.
La coordinatrice Résidente du système des Nations Unies en Guinée Séraphine WAKANA explique que le phénomène de migration irrégulière est une réalité palpable.
« Nous ne voulons plus voir des migrants surexploités, discriminés, réduits à l’esclavage, torturés voire assassinés ou périr dans la méditerranée. Les Nations Unies souhaitent l’adoption en 2018 du Pacte mondial pour une migration sûre, ordonnée et régulière , et la mise en place de politiques de développement économique efficaces afin de garantir le progrès en luttant contre l’injustice sociale et inégalités », espère Mme WAKANA
Le ministre de la justice gardes des sceaux maitre Cheick Sacko a au nom du Président de la République a réitéré la volonté du gouvernement guinéen de lutter contre la migration irrégulière, en s’appuyant notamment sur la création d’emploi et la réinsertion socioprofessionnelle des jeunes.
Mamoudou Boulléré Diallo