Entrepreneuriat : Mariam Mohamed Keita excelle dans le recyclage de déchets plastiques

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(Guineeco.info) : Les déchets plastiques ne sont pas que préjudiciables  à l’environnement. Bien traités, ils peuvent parfois être sources de revenus. C’est du moins ce que prouve Mariam Mohamed Keïta, une diplômée sans emploi, qui a finalement opté  pour le recyclage de ces déchets  qu’elle transforme en de pavés, dalettes, briques et autres. Une façon pour elle de lutter contre la pauvreté et combattre la pollution de l’environnement.

Après l’obtention de son diplôme en gestion informatique et comptable en 2016, Mariam Mohamed Keita s’est lancée dans l’entreprenariat. La jeune dame est vite marquée par les déchets plastiques qui jonchent les rues de Conakry, une des villes les plus sales au monde.

« A chaque fois que je me promène dans les rues, je vois ces plastiques un peu partout et qui empêchent les eaux de circuler. Ce c’est qui m’a poussé de mener des recherches dans ce domaine. J’ai effectivement trouvé qu’on peut transformer ces déchets en argent et ces frustrations en des opportunités », explique Mariam dans un entretien qu’elle accordé à un reporter de Guineeco.info.

Celle qui a ses installations au KM36, dans la préfecture de Coyah, se dit convaincue qu’avec  le courage et la confiance en soit la réussite est au bout de l’effort. « Quand je pars dans la rue pour ramasser ces déchets plastiques, les gens se moquent de moi en disant regardez cette belle femme on dirait qu’elle est folle, elle ramasse les déchets», affirme-t-elle, avant d’ajouter : « Je n’ai pas honte,  je ne regarde personne, je suis mon objectif. Quand on ramasse les déchets plastiques, on les nettoie. Après on les fond, en suite mélangé avec du sable, c’est tout le processus. Pas d’eau, encore moins de ciment».

Par cette activité, Mariam Mohamed Keita veut attirer  l’attention des femmes  sur le potentiel  qui sommeille dorme en elles. Actuellement, elle dirige une équipe de cinq personnes dont trois femmes et elle envisage de recruter davantage dans l’avenir. Mais, comme tout métier, elle avoue que celui du recycle n’est pas aisé et exige donc un don de soi. Surtout qu’il faut l’allier avec d’autres occupations.

 « Je suis mariée et mère de trois enfants. Je prépare mes enfants et m’assure qu’ils sont partis à l’école. J’embarque pour être ici avant tout le monde, pour les encourager. C’est un travail dur, il faut les motivés », confie cette jeune entrepreneure.

« Depuis que j’ai commencé à travailler ici, mes affaires ont changé. A la fin du mois, je prends mon salaire et j’achète ce que je veux. Je ne demande de l’aide à personne », se félicite Aissata Condé, une employée de Mariam Mohamed Keïta.

Dans un passé récent, Ibrahima Diallo, qui fabrique des chambres froides, commandait certains de ses matériaux du Sénégal. Désormais, il compte le chez Mariam Mohamed Keita. Il a juste besoin de plaques pour l’isolation des murs. Lui-même ancien recycleur de déchets plastique, se propose de les assister.

« Je vais leur montrer comment mélanger. Je suis venu avec un produit qui rend plus solide les plaques. Il faut encourager les petites et moyennes entreprises. C’est un moyen de lutte contre la délinquance juvénile. Mais l’argent seulement ne suffit pas, il faut les aider à se former et à s’organiser », préconise M. Diallo.

Les équipements de travail font défaut chez Mariam Mohamed Keita. D’urgence, elle a besoin d’un incinérateur et d’une machine de broyage. D’où son appel à l’endroit des ministres de la jeunesse et celui de l’environnement.

« Nous, nous n’avons beaucoup d’accès aux membres du gouvernement. Nous ne savons même pas les procédures pour aller les rencontrer.  Il faut qu’ils regardent autour d’eux, qu’ils sachent qu’il y a des jeunes talentueux parmi nous, qui pensent au développement de ce pays. Je sais qu’ils y a beaucoup des jeunes qui sont dans la même situation que moi, mais il n’y a pas d’aide. Mais malgré tout, que le gouvernement vienne ou pas, nous allons faire ce que nous pouvons faire pour la Guinée », s’engage Mariam Mohamed Keïta.

Mamoudou Boulléré Diallo

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