Chine-Afrique : Les Chinois et nous

0

En dépit de préjugés souvent défavorables sur elle et ses ressortissants, la Chine est sur une percée sans précédent en Afrique et même dans le monde. Imposant ainsi respect et méfiance de la part de ses concurrents occidentaux qui, très souvent, usent de tous les moyens pour discréditer le modèle chinois.

Les idées préconçues ne désorientent visiblement pas de son objectif l’Empire du Milieux dont Napoléon prédisait un éveil mouvementé. « Quand la Chine s’éveillera, le monde tremblera », disait le Monarque français, à qui le temps semble avoir donné raison. Alors qu’il a déjà chipé la place de la deuxième puissance économique mondiale à son voisin nippon, le pays de Mao menace de supplanter constamment les Etats-Unis d’Amérique à la tête de ce prestigieux classement des géants économiques du monde.

Avec cette envergure internationale, le pays le plus peuplé de la planète entend tirer meilleure partie de ses relations avec le continent noir où sa présence suscite assez souvent de controverses. Idéalisés par les uns, diabolisés par les autres, les Chinois, depuis plusieurs décennies ont investi les quatre coins du continent africain, pour faire prévaloir un partenariat gagnant-gagnant, dans le cadre d’une coopération sud-sud.

D’un rapport à un autre

La Banque africaine de développement (BAD) a publié en 2012 un rapport qui « remet en question l’idée que la Chine est la seule bénéficiaire de ses relations avec l’Afrique ». Jusque-là, en effet, nombreux sont ceux qui croient que la présence chinoise en Afrique n’est pas toujours bénéfique pour les Africains. Le rapport de la BAD examine entre autres, les atouts de l’Afrique pour la Chine, les opportunités et les défis pour l’Afrique de coopérer avec l’Empire du Milieux et les tendances du commerce chinois avec le continent premier.

Dans l’édition d’octobre 2011 des Perspectives économiques régionales : Afrique Subsaharienne, le Fonds monétaire international (FMI) soulignait l’importance pour cette région de traiter avec les pays émergents, notamment la Chine dont l’investissement direct étranger en Afrique Subsaharienne est monté en flèche, passant de moins 1% en 2003 à 16 % en 2008 ». Les investissements chinois dans la région subsaharienne, selon le FMI, sont les plus dispersés sur le plan géographique que les autres pays émergents (Brésil, Inde… ). Et les principales destinations de l’investissement chinois sur le continent sont l’Afrique du Sud, le Nigeria, la Zambie, le Niger, l’Ethiopie et RD Congo.

Dans ces pays et ailleurs en Afrique, la Chine investit principalement dans les secteurs pétrolier, minier, manufacturier, financier, agricole et des services, dans lesquels elle une forte main d’œuvre locale.  Pour conforter sa position ici et là, la Chine, dont un million de ressortissants vivent déjà en Afrique, est en train également de créer plusieurs Zones économiques spéciales, pour y promouvoir l’industrie manufacturière. On en compte à ce jour quatre ZES chinois en Afrique subsaharienne et une en Egypte.

Des dons en plus

En plus des investissements publics et privés chinois sur le continent, nombreux sont les pays africains à bénéficier de dons d’infrastructures, d’équipements et de matériels en tout genre de part de la Chine. Il s’agit notamment de palais, de stades, d’hôpitaux, de véhicules, d’ordinateurs etc… C’est cette même Chine qui a doté, en 2012, la Commission de l’Union africaine d’un siège digne de ce nom, à Addis Abeba, en Ethiopie.

Une mauvaise perception malgré tout

Les liens étroits que la Chine tisse avec l’Afrique n’arrivent cependant toujours pas à rassurer tous les Africains, dont certains critiquent, à tout va, la qualité des produits chinois, pas toujours des meilleures. Devenu l’atelier du monde, la Chine fabrique presque tout pour tout le monde. La formule « Petit argent, petit travail » qu’on attribue aux Chinois donne une idée préconçue des produits « Made in China ».

Bachir Sylla

Leave A Reply

Your email address will not be published.