(Guinéeco.info)-Dans un document transmis récemment à la Primature, l’on attire l’attention du Premier Ministre, Chef du Gouvernement, sur les obligations de suivi et d’encadrement qui le concerne dans l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations organisée en Guinée en 2023. Guinéeco.info, votre journal économique en ligne vous propose ci-dessous le contenu de cet important document. Lisez !
Le Premier Ministre a l’obligation de prendre attache avec respectivement le ministère des sports, de la culture et du patrimoine historique, et le comité de pilotage du COCAN 2023 afin de s’assurer de la synergie gouvernementale afin que la réussite de l’évènement soit assurée et que le Programme de Développement Economique et Social couvrant la période 2016 – 2030 intègre les infrastructures à réaliser et même servir d’exemple de collecte des ressources pour alléger le budget dans la réalisation des infrastructures.
On peut constater que depuis l’attribution de l’édition 2023 des phases finales de la CAN senior de football à notre pays le 20 septembre 2014, hormis la mise en place du COCAN 2023 avec les commissions spécialisées, pratiquement rien n’a été entrepris. Ce retard mérite d’être rattrapé par des actions bien organisées et bien suivies ce qui ne semble pas être le cas ou en tout cas le silence est lourd par ce que simplement banalisé.
Rappel historique
La désignation de la Guinée à l’organisation des phases finales de la CAN senior de football en son édition de 2023 est l’aboutissement d’un long cheminement, qu’il convient de rappeler maintenant. Car, il aura fallu l’avènement de la troisième république pour voir enfin ce projet se concrétiser.
C’est le 12 septembre 2007 à la suite d’une session ordinaire du conseil des ministres du gouvernement de consensus d’alors, qu’officiellement la candidature de notre pays fut annoncée pour l’organisation des phases finales de la CAN 2010. L’intendance n’ayant pas suivi, le projet resta lettre morte. Les années passèrent ainsi sans aucune démarche des autorités en dépit des divers plaidoyers. Comme souligné plus haut, l’arrivée du Professeur Alpha Condé à la magistrature suprême relança notre candidature par le dépôt en juillet 2011 au siège de la CAF au Caire de la lettre de garantie.
Ce document matérialisait ainsi la volonté politique des autorités à postuler à l’organisation d’une phase finale de Coupe d’Afrique. Et cette volonté politique fut confirmée en octobre 2013 par une mission gouvernementale, qui se rendit au Caire pour y déposer une nouvelle lettre d’engagement. Cette ultime démarche a permis au comité exécutif de la CAF d’inscrire notre pays sur la liste des postulants aux éditions de 2019 ou 2021.
Et, lors de la réunion de ce comité exécutif le 20 septembre 2014 pour la désignation des différents candidats aux CAN 2019 et 2021, à la surprise générale, l’édition de 2023 a été attribuée à notre pays. Une première dans l’histoire de la CAF. Ce choix a été motivé par la chaleur de l’accueil réservé en Guinée aux inspecteurs de la CAF, qui sont venus le 12 avril 2014 visiter les sites retenus pour le déroulement de la compétition en 2023. Notre pays a ainsi démontré sa passion sportive et son engouement pour le football. Une ferveur qui a favorablement impressionné les émissaires de la CAF. Avec en plus, notre glorieux passé sportif des années soixante-dix.
Les enjeux de la CAN 2023
Vu son caractère transversal, la Coupe d’Afrique des nations représente un véritable programme de développement, qui devrait être en parfaite corrélation avec le PNDES, le Programme de Développement Economique et Social couvrant la période 2016 – 2030.
Dans ce cadre, nos capitales régionales seront dotées de pôles d’activités socio-économiques, qui fixeront une grande partie des jeunes. Contribuant ainsi à réduire l’exode rural. Une dynamique susceptible de résorber dans une grande mesure l’écart entre Conakry et l’intérieur du pays.
En effet, pour ce qui concerne notre pays, dans l’optique de satisfaire au cahier de charges de la CAF, les sites de compétition suivants ont été identifiés, à savoir :
- Site de Conakry
Stade de compétition : stade du 28 septembre et le stade de Nongo
Stade d’entrainement : Annexe du 28 septembre-stade de la mission à Kaloum – stade de Coléah – stade de Bonfi – centre technique de Nongo
Salle de musculation et fitnes : aux environs ou au sein de chaque stade
Aéroport : de Maferinya – Routes : de Maferinya à l’aéroport Gbessia et aux différents stades et hôtels
- Site de Labé
Stade de compétition : stade Saifourlaye Diallo
Stade d’entrainement : à Dalaba et à Pita
Hôtels : 6 – Villas 20 – Restaurants : 2 – cliniques : 2
Salle de musculation et fitness : 3
Aéroport : de Labé – Routes : de Conakry à Labé via Boffa et de l’aéroport de Labé aux différents stades et hôtels
- Site de Kankan
Stade de compétition : stade de Kankan
Stade d’entrainement : 2
Hôtels : 4- Villas 16 – Restaurants : 2 – cliniques : 2
Salle de musculation et fitness : 3
Aéroport : de Kankan – Routes : de Labé à Kankan et de l’aéroport de Kankan aux différents stades et hôtels
- Site de Zérékoré
Stade de compétition : stade de Zérékoré
Stade d’entrainement : 2
Hôtels : 4- Villas 16 – Restaurants : 2 – cliniques : 2
Salle de musculation et fitness : 3
Aéroport : de Zérékoré – Routes : de Kankan à Zérékoré et de l’aéroport de Zérékoré aux différents stades et hôtels
- Site de Boké
Stade de compétition : stade Préfectoral du 1er mai
Stade d’entrainement : à Kamsar et à Boké
Hôtels : 6 – Villas 20 – Restaurants : 2 – cliniques : 2
Salle de musculation et fitness : 3
Aéroport : de Boké – Routes : de Conakry à Boké et de l’aéroport de Boké aux différents stades et hôtels
- Site de Kindia
Stade de compétition : stade de Kindia
Stade d’entrainement : 2
Hôtels : 4- Villas 16 – Restaurants : 2 – cliniques : 2
Salle de musculation et fitness : 3
Aéroport : de Kindia – Routes : de Conakry à Kindia et de l’aéroport de Kindia aux différents stades et hôtels
- Site de Mamou
Stade de compétition : stade de Mamou
Stade d’entrainement : Mamou et Dalaba
Hôtels : 4- Villas 16 – Restaurants : 2 – cliniques : 2
Salle de musculation et fitness : 3
Aéroport : de Mamou – Routes : de Mamou à Labé, à Kindia et à Faranah ; de l’aéroport de Faranah aux différents stades et hôtels
- Site de Faranah
Stade de compétition : stade de Faranah
Stade d’entrainement : 2
Hôtels : 4- Villas 16 – Restaurants : 2 – cliniques : 2
Salle de musculation et fitness : 3
Aéroport : de Faranah– Routes : de Faranah à Zérékoré voire de Faranah à Kankan et de l’aéroport de Faranah aux différents stades et hôtels
- Toutes les préfectures seront dôtées de stades d’entrainement
- Cinq centres de formation comprenant trois tranches d’âge par centre. Certaines préfectures seront aussi dôtées de complexes pour les disciplines qui y sont ou seront le plus pratiquées.
Au regard donc de ce vaste chantier à ouvrir, et du retard pris, il serait très urgent d’entreprendre les préparatifs proprement dits à savoir :
- Doter le COCAN 2023 d’un siège fonctionnel
- Inscrire dans le budget annuel une ligne budgétaire en faveur du COCAN ( budget d’équipement et de fonctionnement, ainsi que la part de financement des chantiers que l’Etat va supporter)
- Etablir un timming précis des événements en commencant par une campagne d’information, de sensibilisation qui sera suivie d’une mission d’identification des sites et des actions productives au plus tard le 20 juillet fin de mission. Etablir l’option finale consensuelle sur les actions à envisager.
- De cette première mission dépendra toute la crédibilité des actions suivantes. Cette mission consistera à voir avec exactitude ce qui existe, avoir le consensus sur les besoins de façon précise, objective et intelligente afin de focaliser tous les décideurs sur une option définitive. Il est fortement dommageable de recueillir des informations et/ou de faire des réflexions au moment de l’exécution des décisions.
- Les propositions sont à soumettre au Président du COCAN, au Premier Ministre puis au Président de la République pour avoir le consensus par rapport à ce qui doit être fait et les responsabilités précises pour le faire. Cette mission devrait permettre d’avoir une approche bénéfique aux secteurs sociaux productifs.
- Il serait judicieux de profiter de cette mission pour avoir en collaboration avec les collectivités locales, une vue sur les productions et les sites touristiques à promouvoir en vue éventuellement de prendre en compte dans les activités attractives et productives permettant de partager la croissance au moment de sa création conformément aux divers plans de développement.
- L’évaluation des coûts relatifs à un lancement simultané des activités convenues pour avoir une expérience organisationnelle seront abordés plus tard.
- L’organisation, la mobilisation effective des acteurs locaux et la communication ainsi que la préparation des DAO relatifs aux préparatifs (Aménagements primaires) seront envisagés par la seconde mission.
- En tenant compte du cahier de charge de la CAF on pourra préparer les conditions d’acquisition suivant les choix retenus ; ce sera le cahier de charge opérationnel qui sera ainsi le recueil des relations avec les partenaires techniques. Cette mission permettra enfin d’outiller et d’informer tous les acteurs afin de dynamiser les activités suivantes avec les Partenaires Publics et Privés pour les conditions de base des travaux à réaliser ainsi que les conditions de financements pour centraliser toutes les offres avant toute décision afin de bénéficier des meilleures opportunités.
Pour la seconde mission à titre d’exemple on peut prévoir :
- Moyens de locomotion 3 voitures 4X4
- Durée de la mission : 25 Jours
- Nombre de personnes 10
- Hypothèse à confirmer pour la surface 15 ha par site
- Les distances entre les sites à visiter sont : Conakry- Boké 300 km ; Boké- Kindia 365 km ; Kindia – Mamou 138 km ; Mamou – Labé/Pita : 140 km ; Labé- Kankan : 333 km ; Kankan- Nzérékoré : 395 km, et retour Nzérékoré – Conakry : 954 km. Soient 2647 environ au total 3000 km à parcourir.
Cette démarche vise aussi à anticiper sur la prochaine mission d’évaluation de la CAF, qui probablement se rendra en Guinée en août ou septembre prochain. Nous devons à tout prix œuvrer pour maintenir la candidature de notre pays. La CAN 2023 représente l’unique opportunité de réaliser des infrastructures diverses, qui auront un réel impact sur la croissance économique du pays, par le biais de la mobilisation d’importantes ressources financières pour satisfaire au cahier de charges de la CAF. Il revient donc à monsieur le Premier ministre chef du gouvernement de rappeler à chacun des acteurs concernés l’impérieuse nécessité de se mettre à l’œuvre pour défendre l’honneur de la nation. Nous le soulignons notre candidature est la matérialisation d’une volonté politique affirmée et confirmée de nos autorités. Cette volonté politique devrait donc se traduire par un réel engagement de tous les citoyens à faire de cette compétition continentale une totale réussite.
Par El Hadj Thierno Ousmane LY, ingénieur
Analyste financier et spécialiste en Partenariat Public Privé
