BAD : les Assemblées annuelles 2022 ont démarré ce mardi à Accra

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(Guinée Eco)- Les Assemblées annuelles 2022 de la Banque africaine de développement a été solennellement lancées dans la matinée de ce mardi 24 mai au Centre international de conférence d’Accra, en présence d’une dizaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains, notamment les présidents Nana Akufo Addo du Ghana, Felipe du Mozambique et Samia Suluhu Hassan de la Tanzanie, le nouveau vice-président de la Côte d’Ivoire et le Premier ministre du Rwanda.

Trois allocutions fortes ont été prononcées à l’occasion de cette cérémonie d’ouverture, qui a réuni outre les personnalités citées plus haut, de cadres de l’Etat ghanéen, des membres du Conseil d’administration, de la haute direction et du personnel de la Banque africaine de développement, des délégués des pays membres de la première institution financière du continent et de journalistes venus des quatre coins de l’Afrique.

C’est le ministre ghanéen des Finances, Keneth Ofori-Atta, par ailleurs président du Conseil des gouverneurs de la BAD, qui a ouvert le bal en prononçant le discours de bienvenue aux illustres hôtes de la capitale ghanéenne. Il a affirmé que le Groupe de la BAD est ravi de célébrer cette année le cinquantième anniversaire de la création du Fonds africain de développement, qui coïncide également avec l’anniversaire de la mort du Premier président ghanéen, Kwame Nkrumah.

Se libérer des chaines

S’appuyant sur les chiffres qui ont jalonné l’existence de la Banque africaine de développement, Kenneth Ata a estimé que malgré le pessimisme ambiant, l’Afrique s’est montrée résiliente et que le monde ne l’oubliera jamais. Selon lui, l’Afrique doit se libérer des chaines qui l’empêchent d’évoluer malgré son énorme  potentiel. « Il est grand temps de se sortir de notre sommeil », a-t-il martelé, non sans laissé présager la possibilité que l’Afrique soit mise à l’écart dans les débats sur le climat.

Citant Nelson Mandela, il a déclaré : « Tout parait impossible jusqu’à ce que cela soit réalisé ». Une façon pour lui d’appeler les Africains à plus d’audace pour écrire un nouveau chapitre afin de faire de la Banque africaine de développement le centre de relance de l’Afrique.

S’exprimant par la suite, le Président du Groupe de la Banque africaine de développement a salué la présence dans la salle de l’ancien Président de la BAD, le Ghanéen qui n’a raté aucune Assemblée annuelle depuis que lui Adesina est à la tête de l’institution panafricaine. Il s’est également réjoui que les Assemblées de cette année se tiennent au Ghana pendant l’année dédié au retour des Africains de la diaspora sur la terre de leurs ancêtres.

Entendre la voix des Africains

Le Dr Akinwumi A. Adesina a indiqué qu’il est temps d’entendre la voix de millions d’Africains dont certains manquent cruellement de sources d’énergie, de sorte qu’on voit encore des enfants lire à lueur de lampes tempêtes et de femmes faire la cuisine au charbon de bois. Il a déploré le fait que l’Afrique, avec seulement 4% d’émission de gaz à effet de serre, souffre pourtant de manière disproportionnée du changement climatique mondial. « L’Afrique n’a d’autre choix que de s’adapter au changement climatique qu’elle n’a pas créé ».

Le Président de la BAD annonce que son institution compte mobiliser quelque 25 milliards de dollars américains d’ici 2025 pour aider les pays africains de se prémunir des effets du changement climatique. Il a rappelé par ailleurs les résultats encourageants obtenus dans le domaine agricole, notamment à Madagascar, au Soudan et en Ethiopie grâce à l’appui de la BAD. Adesina s’est montré enthousiaste par le fait que le Conseil d’Administration de sa Banque a approuvé le 20 mai dernier la mobilisation d’un montant d’un milliard et demi de dollars pour le financement du Plan d’urgence de production alimentaire. « Il est temps d’avoir une souveraineté alimentaire. L’Afrique doit se nourrir avec dignité », estime-t-il.

Pour l’ex ministre de l’Agriculture du Nigeria, l’Afrique peut accélérer son développement par une meilleure réorientation des Droits de tirage spéciaux (DTS) des institutions de Breton Wood dont une partie transite par la Banque africaine de développement. « Nous sommes une banque bien dirigée et bien gérée », a-t-il martelé avant de s’élever contre certains articles de presse à son sujet qu’il qualifie de faux, malveillants et sans fondement. Il a rappelé que la Banque africaine de développement a été classée première banque de développement dans le monde en 2021.

La voix de l’Union Africaine

La vice-présidente de la Commission de l’Union Africaine a eu le plaisir et l’honneur d’ajouter la voix de son institution aux précédents discours qu’elle a trouvés inspirants dans un contexte de crises sanitaire et sécuritaire en Afrique. Elle a remercié le président Nana Addo et le peuple ghanéen pour la tenue de ces assemblées hybrides (présentielle et virtuelle).Selon elle, l’Union Africaine et la BAD travaillent ensemble pour soutenir le secteur agricole en Afrique et espèrent de meilleures récoltes à l’avenir.

Prononçant le discours d’ouverture officielle des Assemblées que son pays abrite, le Président Addo a magnifié la tradition d’accueil et d’hospitalité du Ghana et de son peuple. Il a également loué le leadership et la vision du Président de la BAD, qui a su préserver la bonne réputation de son institution et sa notation triple A. Il a rappelé également que le Fonds africain pour le développement a été classée deuxième institution financière mondiale. Le président ghanéen a plaidé pour un rôle pour important de la Banque africaine de développement dont le portefeuille s’élève à un montant de 61 milliards de dollars. Il s’est dit heureux de savoir que le conseil des gouverneurs de la BAD a approuvé le plan d’urgence d’une valeur d’un milliard et demi de dollars.

Devenir la Banque de la transformation africaine

« Nous avons une histoire. Nous sommes la seule partie du monde à avoir besoin d’une aide d’urgence », a fait remarquer Nana Addo. Pour lui, la BAD doit mobiliser des fonds et les investir sur le continent. « La BAD doit devenir la Banque de transformation africaine », a-t-il déclaré avant d’encourager l’investissement privé en Afrique.

Bachir Sylla, envoyé spécial  

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