Présence Africaine : deux semaines d’exposition documentaire au CCFG
(Guinéeco.info)- Du 27 octobre au 11 novembre 2017, Présence africaine, la plus veuille maison d’édition africaine créée en 1947 par l’intellectuel sénégalais Alioune Diop, sera à l’honneur au Centre culturel franco-guinéen, à travers une exposition documentaire digne d’intérêt.
Cette exposition, lancée le vendredi 27 octobre dernier a été initiée dans le cadre de l’événement « Conakry, capitale mondiale du livre en 2017 ». La cérémonie présidée par le ministre de la Jeunesse et de l’emploi, Moustapha Naïté, a mobilisé plus acteurs de la chaine du livre, notamment des écrivains édités par Présence Africaine.

« Après la deuxième guerre mondiale, l’Afrique était la grande absente de l’histoire. En ce moment il n’y avait que le Libéria et l’Ethiopie comme pays indépendants. Avant la création de Présence Africaine, le mot noir n’apparaissait dans aucune publication. Donc, c’était la naissance de la société africaine. Elle a tenu le premier congrès mondial des écrivains du monde noir à Paris en 1956. En 1958, j’ai apporté mon premier manuscrit « Soundiata l’épopée Mandingue » à Présence Africaine. Ensuite, s’en sont suivies beaucoup de mes publications. Pour nous, il fallait que cette maison vive. Donc, c’est par nationalisme que les pionniers de l’écriture africaine se faisaient édités par Présence Africaine », explique l’historien Pr Djibril Tamsir Niane.
Lamine Kamara, l’actuel président de l’Association des écrivains de Guinée a aussi publié un roman en 1991 chez Présence Africaine. « Après la deuxième guerre mondiale l’Europe même se cherchait. Donc c’était difficile pour l’Afrique d’avoir sa place. Cette exposition nous rappelle le passé de l’écriture africaine, son affirmation à travers cette maison d’édition. Ce vernissage nous donne l’occasion de nous rappeler de toutes les étapes qui ont été franchies. J’ai publié mon roman « Safrin, le duel au fouet », en 1991, qui continue toujours de rayonner selon Présence Africaine. Cela m’a fait connaitre du grand public, non seulement africain mais mondial», se réjouit l’ancien ministre de la Fonction publique.
« Cette maison a bercé naturellement notre histoire, bercé l’Afrique, a donné un sens à notre raison d’être. Je voudrais lui dire un grand merci et dire à Conakry capitale mondiale du livre 2017 toute notre fierté de voir que le combat continue, que le chemin, quoique long, est un chemin qui se fait avec beaucoup de courage et d’abnégation », a déclaré le ministre de la jeunesse, Moustapha Naité
Pour Sansy Kaba Diakité, le commissaire général de Conakry capitale mondiale du livre 2017, cette exposition sera en prélude à la célébration de 70 ans de Présence Africaine. « Je ne cesserai de dire que Ouagadougou est aujourd’hui capitale africaine de cinéma, Bamako a eu la photo, Abidjan la musique et cherche même le rire. Je voudrais profiter de cette instance pour dire au représentant du président de la République que c’est important que Conakry devienne la capitale africaine du livre. Nous souhaitons que le président de la République nous soutienne pour cette opération », plaide Sansy Kaba.
Mamoudou Boulléré Diallo